C’est quoi le syndrome méditerranéen ?
Racisme et discrimination dans le corps médical ? Il se pourrait bien. Le syndrome méditerranéen a été mis en lumière par des négligences graves du corps médical envers des personnes en raison des stéréotypes associés à leurs origines. Il illustre, en effet, les préjugés racistes et inégalités de traitement qui se perpétuent au sein du milieu médical. Explications avec la team Réjeanne pour comprendre ce phénomène.
Qu’est-ce que le syndrome méditerranéen ?
Le syndrome méditerranéen également appelé syndrome nord-africain fait référence à une discrimination consistant en une différence de traitement, notamment dans la prise en compte des symptômes par le corps médical en raison de leur appartenance éthique réelle ou supposée en raison de leur nom, de leur apparence physique ou autre.
Pourquoi parle-t-on du syndrome nord-africain ?
L’histoire de Maya, à Bruxelles, a remis sur le devant de la scène médiatique pour avoir fait le buzz sur les réseaux sociaux en témoignant du mépris qu’elle avait subi à l’accueil des hôpitaux Iris Sud. Après avoir fait un malaise en salle d’attente, elle subit les remarques désobligeantes du personnel “elle le fait exprès”, “si ça ne tenait qu’à moi, je l’aurais laissé là-bas. J’espère qu’elle a quelque chose.”
Ce syndrome a également fait l’objet de recherches anthropologiques qui montrent que les populations méditerranéennes sont :
Ces études reposent sur des arguments culturalistes qui veulent qu’à pathologie et douleurs identiques, le seuil de tolérance varierait en fonction de la culture de l’individu. En résulte d’une incompréhension due à des modes d’expression différents, mais également des éventuelles difficultés de communication avec le corps médical.
Aucun fondement ne justifie cette représentation raciste puisqu’aucune analyse médicale n’est venue l’étayer. C’est là qu’interviennent les stéréotypes racistes qui enjoignent certains soignants à répondre par la minimisation des douleurs des populations nord-africaines. Les populations maghrébines et noires sont ainsi considérées comme des individus surjouant leur souffrance, des douillets, geignards, ou drama queens.
L’impact du racisme systémique dans le secteur médical
Ces préjugés sont déjà préoccupants en soi, mais ils le sont d’autant plus qu’ils entraînent des discriminations puisqu’ils sont perçus comme un élément pertinent pour la prise en charge médicale. Ainsi, les études ont permis de démontrer que le diagnostic d’un cancer pourrait être retardé par l’origine ethnique du patient. De même, a été souligné que dans une maternité canadienne, les femmes immigrées et clandestines étaient plus souvent renvoyées chez elles avec une infection.
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Combattre les discriminations médicales
Il est désormais certain qu’une déconstruction des stéréotypes à caractère raciste avec des mesures concrètes telles que la normalisation de la présence d’interprètes au sein des hôpitaux ou la diversification du corps médical au-delà de moyens pédagogiques. En amont, il semble, en effet, qu’un travail doit être mené quant à la formation des personnels médicaux en incluant la diversité notamment afin d’améliorer la reconnaissance de certains symptômes sur les corps noirs.
« Au service de mes patients, je favoriserai leur santé et soulagerai leurs souffrances. (…) Je veillerai à ce que des convictions politiques ou philosophiques, des considérations de classe sociale, de race, d’ethnie, de nation, de langue, de genre, de préférence sexuelle, d’âge, de maladie ou de handicap n’influencent pas mon attitude envers mes patients » : le serment d’Hippocrate a tendance à nous amener à stéréotyper à notre tour, le personnel médical devenant alors des super héros dévoués.
Il est alors tout aussi important d’améliorer les conditions de travail dans les hôpitaux pour faire baisser les négligences et violences pour donner au personnel soignant les moyens de respecter ce serment. Inconscient ou non, certainement pas justifié, le racisme du milieu médical n’en reste pas moins accentué par un environnement de travail particulièrement exigeant physiquement et moralement aggravé par un désaveu constant des politiques publiques. Une autre réalité est que le surmenage est le manque d’effectif et de matériel conduit le personnel à opérer un tri entre les patients en négligeant certains.