Combien coûtent les règles au cours de la vie ?
La question des règles et de leur coût financier sort de la sphère uniquement privée. La team Réjeanne se réjouit que la problématique ait trouvé sa place sur la scène politique. L’hygiène menstruelle représente, en effet, un véritable enjeu de santé publique pour les nombreuses femmes concernées par la précarité menstruelle. Le coût des règles est un budget conséquent entre l’achat des protections périodiques, des antidouleurs et des soins gynécologiques.
Les règles coûtent cher !
En France, chaque jour, 15,5 millions de personnes ont leurs règles, soit près d’un quart de la population.
Combien de temps une femme a ses règles dans sa vie ?
En moyenne, une personne menstruée a ses premières règles à 12 ans. Sur ce point, on observe que les femmes ont leurs règles de plus en plus tôt. Il n’est pas rare que les premières règles fassent leur apparition dès l’âge de 9 ou 10 ans, allongeant alors du même coup la période des menstruations.
À savoir que, les règles durent généralement entre 32 et 42 ans avec une moyenne de 39 ans, entre leur arrivée à la puberté et leur cessation, à l’âge de la ménopause qui survient entre 45 et 55 ans, avec une médiane à 51 ans. Une femme a, en moyenne, 500 cycles menstruels.
(Les calculs sur la durée des règles au cours de la vie sont opérés sur des cycles de 28 jours.)
Combien coûtent les règles ?
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Il n’existe pas de chiffres officiels en France pour estimer le coût des protections périodiques et de l’hygiène menstruelle. Le budget règles dépend de nombreux facteurs :
- types et qualité de protections choisies ;
- abondance du flux menstruel ;
- sous-vêtements et textiles tachés ;
- prix des soins gynécologiques (consultations gynécologiques, médicaments, médecines alternatives telles que l’acupuncture ou l’ostéopathie…).
La Caisse d’Assurance Maladie estime le coût des règles entre 100 et 150 euros par an avec un budget pour l’achat de protections hygiéniques jetables (serviettes et tampons) mais aussi d’anti-douleurs de 10 à 15 euros par mois.
Les dépenses menstruelles peuvent se porter à hauteur de 5% du budget d’une femme après déduction des charges fixes incompressibles notamment pour le logement et les dépenses alimentaires.
La précarité menstruelle
C’est quoi la précarité menstruelle ?
« Si je dois faire le choix entre acheter des produits hygiéniques ou d’autres de première nécessité, je me trouve en situation de précarité menstruelle », explique la directrice de la communication de l’association Règles Élémentaires, Laury Gaude. Cette association est connue pour sa lutte contre la précarité menstruelle.
En 2015, elle a été la première à sensibiliser l’opinion publique sur cette problématique valable en France comme à travers le monde. Elle réalise des distributions de protections hygiéniques gratuites.
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Cette mobilisation associative qui combat le tabou des règles porte ses fruits. En effet, les politiques publiques commencent à prendre en compte la situation financière des personnes menstruées à travers des mesures faites pour lutter contre la précarité menstruelle :
- 2016 : baisse de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) à 5,5 % sur les protections périodiques, jusqu’à présent taxées à 20 %, soit autant que les produits de luxe.
- 2019 : protections périodiques disponibles gratuitement pour les étudiantes dans les résidences Crous et services de santé.
En savoir plus : Comment la France lutte-t-elle contre la précarité menstruelle ?
Conséquences du coût des protections périodiques sur la santé des femmes
Actuellement, 2 millions de femmes n’ont pas assez d’argent pour se procurer des protections périodiques en quantité suffisante. Ce budget peut s’avérer très conséquent sur le mois en particulier pour certains publics tels que les étudiantes, mères célibataires, détenues, femmes sans domicile fixe, etc. L’Insee estime, qu’en France, les femmes, en particulier celles entre 18 et 29 ans, sont davantage touchées par la pauvreté que les hommes.
Pour se protéger, ces personnes menstruées sont obligées de garder de longues heures leur protection hygiénique, tampon, serviette ou autre ou d’utiliser d’autres moyens comme du papier toilette. Ainsi, le coût des protections hygiéniques est un véritable enjeu de santé publique : infections vaginales, risque de choc toxique…
Les culottes de règles contre la précarité menstruelle
Les culottes menstruelles sont vues comme un investissement. C’est vrai, l’achat de plusieurs culottes pour son cycle représente un coût de départ important. Cependant, c’est un investissement rentable qui permet d’économiser sur le prix des protections périodiques sur le long terme.
Si l’on reprend la base de 100 euros par an pour l’achat de protections hygiéniques, le coût des règles se porte à 500 euros sur 5 ans. Avec l’achat de deux culottes menstruelles, la dépense sur la même période est plutôt comprise entre 65/70 €. Soit plus de 400 € d’économie en 5 ans !
Sans compter que les culottes pour les règles sont une alternative zéro déchet pour les menstruations qui permettent de grandement limiter la pollution liée aux règles.
