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Des protections périodiques gratuites pour les étudiantes à la rentrée prochaine

25/02/2021

Alors qu’elle se retrouve fragilisée par les polémiques qui ont fait suite à ses déclarations sur l’islamo-gauchisme dans le milieu universitaire, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, a annoncé le 23 février que les protections périodiques seraient gratuites à la rentrée prochaine pour toutes les étudiantes dans les résidences universitaires des Crous et les services de santé universitaires.

Face à certains des détracteurs du Gouvernement qui ont pointé une grossière diversion pour éviter les sujets qui fâchent, ou à d’autres qui y voient une nouvelle illustration d’un féminisme victimaire qui considèrerait les règles comme une discrimination à réparer, il est urgent de redire que la précarité menstruelle est une forme enfin reconnue de la précarité des jeunes aggravée par la crise du COVID et que, plus largement, sa mise en lumière contribue à ébranler le tabou des règles qui reste encore très vivace dans bien des pays au monde.

Qu’est-ce que la précarité menstruelle ? Quelle est la situation actuelle des étudiantes françaises ?

La précarité menstruelle désigne l’impossibilité pour les femmes de se procurer des protections périodiques du fait de leur coût. Elle touche en France environ 1,7 million de femmes.

Parmi elles beaucoup d’étudiantes comme le montre une enquête publiée le 6 février 2021 par la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes), l’Association nationale des étudiants sages-Femmes (ANESF) et l’Association fédérative des étudiant·e·s picto-charentais·e·s (Afep).

Résultat de l’étude : 13 % des personnes interrogées déclarent avoir déjà dû choisir entre acheter des protections périodiques et un autre produit de première nécessité.

A la question : « Que feriez-vous avec l’argent dépensé dans les protections si vous n’aviez pas à en acheter ? », certaines répondent : « Je mangerais à ma faim », d’autres : « Je m’en servirais pour acheter des aliments de première nécessité auxquels je renonce fréquemment ».

C’est finalement un tiers (33%) des étudiantes qui estiment avoir besoin d’une aide financière pour se procurer des protections périodiques, et la situation est particulièrement critique pendant la crise sanitaire qui prive les étudiantes d’une partie de leurs revenus.

Anna Prado De Oliveira, vice-présidente en charge de la lutte contre les discriminations à la Fage, fait cet aveu alarmant : « Savoir qu’une étudiante sur 10 fabrique elle-même ses protections périodiques faute d’avoir assez argent pour en acheter, qu’une sur vingt utilise du papier toilette, ça a été un réel choc ».

A lire : 5 croyances sur les règles qu’il faut oublier

La précarité menstruelle, un sujet devenu politique

Depuis quelques années déjà, sous l’impulsion d’associations très engagées sur la question comme « Règles élémentaires », la précarité menstruelle est devenue un sujet politique et a fait l’objet de travaux et débats parlementaires, avec quelques avancées significatives :

  • au 1er janvier 2016, le taux de TVA applicable aux protections périodiques est passé de 20% à 5,5% comme pour tous les produits de première nécessité ;
  • en mars 2019, le député Bastien Lachaud (FI) déposait un projet de loi réclamant la mise à disposition de produits soumis à contrôle sanitaire et remboursés ;
  • en décembre 2018, la sénatrice Patricia Schillinger (LREM) présentait, dans le cadre du projet de loi de finances 2019, un amendement pour la distribution gratuite de protections périodiques pour les femmes en situation précaire en milieu scolaire, dans les hôpitaux ou prisons ;
  • en mai 2019, la Secrétaire d’Etat chargée de l’Égalité femmes/hommes, Marlène Schiappa, confiait à Patricia Schillinger une mission visant à étudier « les objectifs et modalités » de la mise en place d’un tel dispositif dans plusieurs « lieux collectifs ».

Parallèlement deux députées, Laëtitia Romeiro Dias et Bénédicte Taurine, travaillaient à un rapport sur les règles et le tabou qu’elles constituent encore dans notre société. Dans la foulée des expérimentations de protections gratuites étaient mises en œuvre.

Enfin, en décembre 2020, Emmanuel Macron lui-même faisait des annonces sur le magazine en ligne Brut.

A lire : Les règles dans le monde : L’Ecosse premier pays à instaurer la gratuité des protections hygiéniques

Des initiatives locales qui débouchent enfin sur une mesure nationale

Annecy, Lille, Avignon, Rennes, Bordeaux, Région Ile-de-France… : des initiatives locales existaient déjà proposant la gratuité des protections périodiques aux étudiantes, mais la mesure annoncée par Frédérique Vidal vient en confirmer la généralisation et le financement par l’Etat.

« On vise 1 500 distributeurs et une gratuité complète à la rentrée », a-t-elle précisé. Un objectif « ambitieux » mais réaliste, selon elle, pour une mesure « pérenne » dont le coût est estimé autour de 15 millions par an et qui s’accompagnera d’une campagne de communication.

La sénatrice Patricia Schillinger, qui avait dû essuyer beaucoup de critiques lorsqu’elle avait proposé d’expérimenter la gratuité des protections menstruelles pour les femmes précaires, se réjouit de cette nouvelle tout en ajoutant en souriant : « Si les hommes avaient leurs règles, ça ferait longtemps qu’on aurait des distributeurs partout »…

A lire : Comment la France lutte-elle contre la précarité menstruelle ?

Des protections périodiques respectueuses de l’environnement

Dans son annonce, Frédérique Vidal a précisé que les protections périodiques mises à la disposition des étudiantes seraient « respectueuses de l’environnement ». Sans toutefois préciser en quoi elles seraient effectivement « respectueuses de l’environnement ».

C’est un sujet auquel nous sommes très attentives et pointilleuses chez Réjeanne, et c’est même pour nous un engagement non négociable : toutes nos culottes de règles sont fabriquées en France, en coton biologique certifié. Et bien sûr, elles sont zéro déchet !

Un point qui a plus que son importance quand on sait que dans sa vie une femme utilise 10 000 protections jetables ( et pas vraiment biodégradables) !!! A moins qu’elle ne choisisse nos jolies culottes menstruelles