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Que répondre à la question "T'as tes règles ou quoi ?"

09/11/2022

« T’es énervée, t’es pas cool, t’es chiante, t’as pas d’humour, t’es coincée,… », et j’en passe et des meilleures, toutes les situations sont bonnes pour lancer à la tête des femmes, au boulot et ailleurs, la méchante question : « T’as tes règles ou quoi ? ». Une apostrophe en forme d’insulte qui se voudrait le mot de la fin, et aurait aux yeux de celui qui la profère le pouvoir de calmer immédiatement (en la rabaissant) la femme à qui elle s’adresse.

Sauf que, stop, cette attaque sexiste est tout simplement insupportable, et qu’il est grand temps d’en finir avec tous les stéréotypes dévalorisants et toute la violence qu’elle contient.

“T’es énervée, t’as tes règles ?”, les sous-entendus derrière cette question cliché et sexiste

Une question qui nie les émotions des femmes

Quand un homme (ou une femme, car cela arrive tant le cliché est ancré en nous) apostrophe une femme en lui demandant si elle a ses règles (ou quoi), cela laisse entendre que la femme n’a aucune raison de s’énerver et qu’elle est juste incapable de maîtriser le bouleversement de ses hormones au moment des règles.

Si l’on admet même que les règles peuvent effectivement avoir un impact sur l’humeur, cette réaction nie complètement ce qui pourrait mettre la femme en colère ou de mauvaise humeur : désaccord avec une personne, déception, tristesse, stress, surmenage, etc. Autrement dit : tes émotions, on s’en fout, t’as tes règles d’accord, mais tu vas pas nous la jouer et tu te calmes ! Les émotions perdent alors toute légitimité.

répondre t'as tes règles

Une question impudique qui nie les effets physiques et émotionnels des règles

Imagine-t-on une personne dire à une autre pour stopper sa colère : « T’es grippé.e ou quoi ? », « T’as une gastro ou quoi ? », ou pire dire à un homme : « T’as des problèmes de prostate ou quoi ? ». Autrement dit, cette fichue répartie nie aussi la réalité des désagréments et douleurs liées aux règles. Car, oui, les règles peuvent être douloureuses, oui, elles peuvent modifier nos émotions.

Les règles ne sont pas une maladie, mais chaque mois elles perturbent à des degrés divers (parfois pas du tout) l’équilibre physique et émotionnel des femmes. Le simple fait de demander à une femme ce qui se passe dans son utérus est parfaitement grossier et impudique, surtout si c’est pour ricaner et fouler aux pieds la réalité de ce qu’elle éprouve.

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Une question sexiste qui traduit la persistance des tabous sur les règles

Pour simplifier les choses, on pourrait dire que dans l’esprit de beaucoup, un homme qui s’emporte a du caractère, tandis qu’une femme qui « perd ses nerfs », est juste hystérique parce qu’elle a ses règles. Cette façon de voir les choses, très sexiste, traduit en fait le mépris et l’ignorance qui entourent les règles. Le sujet reste tabou, on n’aime pas en parler clairement et normalement, du coup on préfère passer par le mépris et l’humiliation qui renvoient les femmes à une forme de honte : honte d’avoir leurs règles, honte des éventuelles sautes d’humeur qui les accompagnent.

Le comportement des hommes face aux femmes qui ont leurs règles traduit souvent un mélange de dégoût, de gêne et d’incompréhension. Autant de sentiments désagréables dont ils ont vite fait de se débarrasser soit en ignorant tout simplement le sujet, soit en raillant les femmes, accusées de perdre les pédales pendant leurs règles.

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Les meilleures réponses à donner à ce collègue relou et à tous les autres

Les réseaux sociaux fourmillent de témoignages de femmes qui ont subi cet insupportable « T’as tes règles ou quoi ? », et des ripostes qu’elles y apportent.

  • Il y a d’abord les raisonnables, qui essaient d’expliquer aux hommes ce qu’elles ressentent, les invitent à se mettre à leur place via des analogies : « Imagine que tu passes 5 jours par mois avec une bonne gastro, tu comprendras mieux ! ».
  • Il y a celles qui essaient de leur expliquer combien leurs interprétations sont fausses et fondées sur des préjugés : intéressant à cet égard le spot publicitaire #Itsnotmyperiod qui, pour en finir avec les clichés, imagine une scène montrant une femme qui s’énerve et prend l’ascendant dans une discussion de travail face à deux autres femmes et un homme. On montre cette video à des inconnus et on leur demande : quelle femme selon vous a ses règles? Unanimement ils désignent la femme qui avait exprimé sa colère. On leur demande ensuite : qui est le leader du groupe? La réponse était alors la même. Et enfin : pourquoi cette femme exprime ainsi sa colère, est-ce à cause de ses règles ou de son caractère? Au fil des questions, les personnes prennent conscience des préjugés qu’ils ont sur les règles.

  • Plus combatif, le jeu de cartes « Moicestmadame », qui entraîne à riposter contre le sexisme, grâce à des cartes « Attaque » et « Riposte ». Attaque par ton mec : « T’es de mauvaise humeur aujourd’hui, t’as tes règles ? », riposte : « Oui, j’ai mes règles, et d’ailleurs je vais vider ma cup. T’en veux un verre ? »

  • Plus radicales encore, les mini-videos produites par le collectif de lutte contre les violences de genre NousToutes, par exemple celle présentée par Caroline De Haas qui suggère tout simplement aux femmes de brandir leur tampon souillé sous le nez des hommes trop indiscrets ou grossiers pour leur demander leur avis sur la couleur de leur sang.

Un peu excessif peut-être… Chez Réjeanne, nous préférons d’abord tenter l’humour, car nous pensons qu’il est capable de désamorcer bien des situations. Nous préconisons aussi le port de nos jolies culottes menstruelles : elles vous aideront à vous sentir bien, belles et en sécurité, même dans l’inconfort de la période des règles !

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