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66% des femmes françaises salariées pour un congé menstruel

29/12/2022

Du 12 au 15 septembre 2022, l’IFOP a mené une enquête en ligne sur « les difficultés à vivre ses règles au travail et l’attrait des salariées pour le congé menstruel » auprès d’un échantillon de 993 femmes salariées, représentatif de la population des salariées françaises âgées de 15 ans et plus. Résultat : 66 % des salariées sont favorables au congé menstruel en entreprise.

Un chiffre à analyser au regard de ce qui est au cœur du problème : la persistance de l’« invisibilité » de la question des règles au travail, ainsi que des tabous et suspicions qui entourent le sujet, et du coup la crainte partagée par 82 % des personnes interrogées que le congé menstruel ne constitue au final un frein pour leur carrière professionnelle, qu’il s’agisse de leur recrutement ou de leur évolution. Décryptage.

Comment les femmes vivent leurs règles au travail ?

La première partie de l’enquête s’intéresse à l’expérience et à l’impact des règles au travail :

  • 65 % des femmes en activité salariées ont déjà été confrontées à des difficultés liées à leurs règles au travail ;
  • 35 % déclarent que leurs douleurs menstruelles impactent négativement leur travail.

Cet impact est multiple : d’une part les douleurs génèrent des difficultés à se déplacer, à se concentrer, ou encore à suivre ou participer à une réunion. D’autre part, plus grave, 21 % des salariées menstruées ont déjà fait l’objet de moqueries ou de remarques désobligeantes, et cela est particulièrement vrai dans des secteurs comme l’industrie et le bâtiment.

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Le manque de visibilité des règles au travail

La deuxième partie de l’enquête s’intéresse à la façon dont le sujet des règles est abordé (ou pas) dans l’entreprise. Les chiffres confirment la difficulté qu’ont les femmes à parler de leurs règles au travail :

  • 23 % des salariées ont déjà parlé de leurs règles au travail ;
  • 54 % n’ont jamais évoqué leurs règles avec des collègues féminines ;
  • 37 % disent que la gêne des règles est sous-estimée dans leur entreprise, par les collègues et les managers.

À lire aussi : Peut-on parler des règles ouvertement ?

66% des salariées pour le congé menstruel

Les salariées et le congé menstruel

La troisième partie interroge les femmes sur le congé menstruel, c’est-à-dire la possibilité qui leur serait offerte de prendre un ou plusieurs jours de congés payés en cas de règles douloureuses. Les résultats témoignent de cette tension entre la réalité des difficultés à vivre ses règles au travail et la difficulté à en parler librement et sans conséquence :

  • 66 % des salariées sont favorables au congé menstruel en entreprise et 64 % des femmes concernées pourraient y avoir recours ;
  • 66 % estiment qu’une entreprise proposant le congé menstruel serait plus attrayante ;
  • 82 % des salariées craignent toutefois que le congé menstruel puisse être un frein à l’embauche ou à l’évolution des femmes.

Il est particulièrement instructif de regarder les raisons qui feraient que les femmes n’auraient pas recours au congé menstruel :

  • Pour 45 %, la peur de passer pour une « feignante », quelqu’un qui ne veut pas travailler ;
  • Pour 39 %, la peur d’être soupçonnée de faire semblant/de simuler les douleurs ;
  • Pour 37 %, la peur que cela ferme des portes en matière de promotion ou d’augmentation ;
  • Pour 39 %, la peur du regard des autres.

En finir avec le tabou qui entoure le sujet des règles

Attrait donc pour le congé menstruel, mais aussi appréhension face aux éventuelles répercussions sur les plans personnel et professionnel, tels sont les enseignements de ce sondage. Qui nous ramène à une problématique loin d’être résolue : la persistance des tabous liés aux règles, et même, plus globalement, des discriminations liées au sexe en entreprise.

Pour Me Valérie Duez-Ruff, avocate du droit du travail, « le congé menstruel pourrait donc se transformer en cadeau empoisonné pour les collaboratrices. Il serait préférable de leur permettre de bénéficier d’horaires flexibles, d’espaces de repos ou de journées de télétravail pendant leurs règles ».

Autant de pistes à explorer au moment même où l’Espagne franchit le pas du congé menstruel, comme le dit avec fierté Irene Montero, la ministre de l’Égalité au sein du gouvernement espagnol : « Nous allons être le premier pays d’Europe à instaurer un arrêt maladie temporaire financé intégralement par l’État pour des règles douloureuses et invalidantes. (…) Les règles ne seront plus taboues. C’en est fini d’aller au travail en se gavant de comprimés et de cacher notre douleur ».

Chez Réjeanne, nous faisons bien sûr partie des 66 % de femmes françaises qui sont pour le congé menstruel, et à notre manière nous contribuons à lever les tabous sur le sujet des règles : visitez notre boutique en ligne, vous y découvrirez des femmes libres, bien dans leur corps, totalement décomplexées, et fières de porter nos jolies culottes de règles !

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