Slow fashion, enjeux et engagements, où en est-on ?

02/04/2022

À un bout de la chaîne des enjeux de la slow fashion, il y a le scandale du Rana Plaza, ce bâtiment de Dacca (Bangladesh) abritant les manufactures des géants de la fast fashion, qui s’est effondré le 24 avril 2013, faisant parmi les employés 1138 morts et environ 2 500 blessé.e.s. À l’autre bout, il y a les images terrifiantes des gigantesques décharges de vêtements de seconde main aux portes d’Accra au Ghana, où chaque semaine 15 millions de pièces textiles de seconde main arrivent des pays occidentaux, dont 40% finissent à la poubelle faute d’être réutilisables.

Ces drames, qui mettent crûment en lumière la face sombre de notre addiction à la mode et les ravages de la fast fashion, soulignent l’urgence qu’il y a à se tourner vers des pratiques plus responsables. La slow fashion n’est pas qu’une alternative bobo à la fast fashion, elle est devenue un enjeu planétaire.

  • C’est quoi la slow fashion ? Pourquoi ?
  • Quels sont les engagements des marques ?
  • Comment consommer la mode plus responsable ?

La fast fashion : un modèle catastrophique et irresponsable

La fast fashion, la « mode rapide » en français, a fait son apparition dans les années 90 avec des enseignes comme Zara, H&M ou Mango, en proposant une offre très différenciante et même révolutionnaire par rapport au marché classique : des collections renouvelées en permanence, des prix bas, une grande diversité de choix, des soldes et des réductions en continu. L’objectif étant bien sûr d’inciter les clients à toujours acheter plus de vêtements.

Avec à la clé la délocalisation de la production dans des pays moins regardants sur la protection des travailleurs, des conditions de travail et des salaires déplorables pour faire baisser les coûts de production, une surconsommation d’eau et un rejet massif de polluants toxiques tout au long de la chaîne de fabrication, et au final un gaspillage colossal.

Bref, un désastre économique, social et environnemental. Et ça a marché, ça a même très bien marché jusqu’à la crise sanitaire qui a calmé le jeu de la consommation et accéléré la prise de conscience sur les méfaits de ces pratiques et l’urgence climatique et environnementale.

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La slow fashion, une approche plus responsable, éthique et respectueuse de l’homme et de la planète

Le modèle de la slow fashion, une mode « douce » ou « lente », s’est construit en réaction aux excès de la fast fashion. Il reconsidère toute la chaîne de production et de distribution des vêtements au profit de la qualité plutôt que de la quantité, de la durabilité plutôt que de l’obsolescence, du respect des conditions des travailleurs plutôt que de leur exploitation, du made in France plutôt que de la délocalisation, du respect de l’environnement plutôt que du saccage irresponsable de la planète, de la circularité plutôt que de la linéarité.

À la frénésie du « consommer toujours plus » de la fast fashion, la slow fashion oppose un « consommer moins mais mieux », qui s’accompagne d’une vraie prise de conscience des motivations et des conséquences de chaque acte d’achat. Comme le dit parfaitement la grande styliste britannique Vivienne Westwood : « Achetez moins, choisissez bien : c’est la maxime. Qualité, pas quantité. C’est la chose la plus écologique que vous puissiez faire ». Une démarche qui se décline de deux manières.

slow fashion

1) Choisir des créateurs écoresponsables, éthiques et made in France

Les bénéfices de la production artisanale locale et du made in France écoresponsable sont multiples : développement de l’économie locale, respect des conditions de travail, diminution de la pollution générée par les transports, meilleure traçabilité et durabilité des matières utilisées, promotion des savoir-faire français. Et au final, des vêtements souvent plus originaux et beaucoup plus résistants dans le temps.

Nos conseils :

  • Recherchez des petits créateurs de mode ou d’accessoires, fouillez sur internet, il y en a sûrement près de chez vous ! Vous découvrirez des trésors d’innovation créative.
  • Méfiez-vous du French washing : cette pratique qui consiste pour les marques à prétendre (en toute légalité) que leurs produits sont made in France, en cachant sur l’étiquette la véritable origine derrière un drapeau français ou le nom d’une filiale française. Vigilance donc…
  • Repérez les labels qui garantissent le respect de l’environnement et des conditions de travail dans la chaîne de production.

2) Privilégier la seconde main

Et ça tombe bien, pour des raisons sans doute d’abord économiques, la seconde main, qui donne une seconde vie aux vêtements, devient très tendance ! Après les friperies type Emmaüs et autres boutiques solidaires, les plateformes de vente en ligne font un carton, à l’image de Vinted, Vestiaire Collective ou Le Bon Coin.

Pour des occasions spéciales, la location peut aussi être une bonne option. Et n’oubliez pas qu’avant de mettre au rebut un vêtement, vous pouvez essayer de le réparer ou de lui trouver un nouvel usage (je me souviens de ma grand-mère qui retournait le col des chemises quand ils étaient usés ou tricotait des chaussettes – inusables – avec des restes de laines dépareillées…).

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Les engagements de Réjeanne

Chez Réjeanne, l’éco-responsabilité et le made in France font partie de notre ADN. C’est un double constat qui nous a poussé.e.s dans l’aventure : celui du désastre écologique que constitue l’accumulation des protections hygiéniques usagées dans le monde, et celui des risques sanitaires liés aux protections classiques (tampons et serviettes hygiéniques).

À partir de là, il devenait évident que nos jolies culottes de règles devaient être made in France, dans des ateliers de lingerie français, garants de la qualité des savoir-faire et des matières utilisées. Un pari risqué mais gagnant : la culotte Réjeanne, qui se décline dans différentes collections, est sûre, saine, jolie et sexy, what else ?