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Contre la précarité menstruelle, des distributions gratuites de protections hygiéniques

18/01/2021

1.700.000, c’est, selon une enquête réalisée par l’IFOP en 2019, le nombre de femmes en France qui souffrent de « précarité menstruelle », c’est à dire qui n’ont pas les moyens de s’acheter des produits de protection périodique (tampons, cups, serviettes, etc…), ou pas en quantité suffisante.

Le 28 mai 2020, à l’occasion de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle, quatre femmes membres du Gouvernement (Marlène Schiappa, Brune Poirson, Agnès Pannier-Runacher et Christelle Dubos) ont signé sur le Huffington Post un article en forme de manifeste où elles affirmaient haut et fort que : « Oui, les règles des femmes sont un sujet de politiques publiques ! ». Ce qui signifie que toutes les problématiques économiques, sociales et sanitaires liées aux règles et aux protections hygiéniques doivent être sérieusement inscrites à l’agenda des débats parlementaires.

Retour sur les étapes d’un combat qui est loin d’être gagné.

« La précarité menstruelle est aux confins de deux tabous : les règles des femmes et la pauvreté »

Les quatre signataires de l’article du Huffington insistent : « Ce n’est pas parce que la société a décidé que les règles devaient être un sujet tabou que les femmes doivent se sentir honteuses et subir une double peine avec la précarité ». C’est pourtant bien ce qui se passe et le confinement n’a fait qu’aggraver les choses. Pour les étudiant.e.s pauvres, manque à gagner des petits boulots d’appoint ; pour les travailleurs.euses précaires, menace des arrêts de travail ou du chômage, et donc baisse des revenus ; pour les sans-abri, accès limité aux structures d’accueil et de solidarité, et donc menaces sur l’hygiène et la santé.

Les femmes en sont alors réduites à devoir arbitrer entre l’achat d’un paquet de pâtes ou d’une boîte de tampons, et, plus grave encore, à recourir à des palliatifs pour le moins risqués : fabrication de substituts de protections hygiéniques avec du papier, des mouchoirs ou des vêtements, voire bricolage de bouteilles en plastique découpées…

Des ersatz archaïques, dangereux et scandaleux !!!

A l’heure où l’on classe les produits selon leur caractère « essentiel » ou pas, il est urgent de rappeler que, COVID 19 ou pas, les protections hygiéniques sont un produit de première, et même d’extrême nécessité !

Quels progrès dans le combat contre la précarité menstruelle ?

En 2015, première mise en avant politique et médiatique du sujet avec les discussions sur la « taxe tampon » qui a permis, grâce à la mobilisation des associations et collectifs féministes, de réduire à 5,5% le taux de TVA applicable aux protections périodiques. Le début du début de l’ébranlement d’un tabou… En juillet 2018, un rapport de l’Anses a conclu à la présence de substances chimiques « en très faible concentration » dans les protections, ouvrant la voie à l’engagement par les industriels à une communication plus transparente sur les composants des produits, assortie d’une meilleure sensibilisation des consommatrices au Syndrome du Choc Toxique. En décembre 2018, la sénatrice Patricia Schillinger (LREM) présentait, dans le cadre du projet de loi de finances 2019, un amendement pour la distribution gratuite de protections hygiéniques pour les femmes en situation précaire en milieu scolaire, dans les hôpitaux ou prisons.

Dans la foulée, en mai 2019, la Secrétaire d’Etat chargée de l’Égalité femmes/hommes, Marlène Schiappa, a confié à Patricia Schillinger une mission visant à étudier « les objectifs et modalités » de la mise en place d’un tel dispositif dans plusieurs « lieux collectifs ». Parallèlement deux députées, Laëtitia Romeiro Dias et Bénédicte Taurine, travaillaient à un rapport sur les règles et le tabou qu’elles constituent encore dans notre société. Sur les bases de leurs conclusions, le Gouvernement a dégagé un million d’euros pour lancer en septembre 2020 un dispositif expérimental de mise à disposition de protections périodiques gratuites auprès d’élèves du second degré et d’étudiantes, de femmes détenues, de femmes précaires et sans abri.

L’expérimentation est menée aux côtés d’associations très engagées sur le sujet comme « Règles élémentaires », qui voit dans cette annonce une victoire et un encouragement à poursuivre le combat. Chez Réjeanne, nous partageons bien sûr leur joie, mais aussi leur vigilance et leur détermination. Nos culottes menstruelles offrent une alternative sûre, efficace, écologique et, à terme, économique, à l’achat de protections jetables.