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La représentation des règles sur Instagram

30/11/2021

La représentation des règles sur Instagram, c’est une très long et sinueuse histoire. Si vous tapez « règles » sur Instagram, vous verrez instantanément s’afficher une cinquantaine de comptes aux noms très explicites : regleselementaires, cenestquedusang, #regles, quandtastesregles, infos.regles, changerlesregles, mes.regles.et.moi, regles, briseurderegles,…. Et qui revendiquent tous plus ou moins de briser le tabou des règles.

Il faut dire que les réseaux sociaux, de simples plates-formes de partage au départ, sont devenus au fil des ans des lieux de libération de la parole, des tribunes engagées, des médias à part entière où chacun est libre d’exprimer son opinion, et où chaque opinion compte.

Zoom sur la montée en puissance, après un accouchement pour le moins douloureux, des comptes Instagram qui parlent des règles, et qui les célèbrent.

Les règles et Instagram, une histoire tumultueuse

Les règles font tâche sur Instagram

En 2015, dans le cadre d’un travail sur la représentation des règles, la photographe Rupi Kaur publie sur Instagram une photo montrant une femme endormie, en pantalon, de dos, avec une tâche de sang menstruel au niveau de l’entrejambe. La photo est aussitôt supprimée par la plateforme, ce qui provoque un tollé.

Quant à Rupi Kaur, elle commente ainsi la décision d’Instagram : « Merci pour cette réaction qui illustre exactement ce que mon travail avait pour but de dénoncer. Je ne présenterai pas mes excuses pour avoir refusé d’alimenter l’orgueil et la misogynie d’une société qui veut bien voir mon corps en sous-vêtements mais n’accepte pas une simple fuite. Alors que les pages du réseau sont remplies de photos ou de comptes où les femmes, dont beaucoup de mineures, sont réduites à des objets et des images pornographiques et traitées comme moins que des êtres humains ».

Instagram a finalement présenté ses excuses à la photographe, arguant que la photo avait été supprimée par mégarde par un de ses employés.

Casser le tabou, une démarche militante au service des femmes

Chez Réjeanne, nous sommes très admiratives de la posture militante de Rupi Kaur, dont elle s’est expliquée sans tabou dans le Huffington Post du 4 avril 2015 : « Cette photo était censée vous rendre mal à l’aise. Elle devait servir d’élément perturbateur et ouvrir la voie à des discussions allant au-delà de nos visions simplistes de confort ou d’inconfort. Elle devait nous servir à combattre un silence tellement fort qu’il a des conséquences réelles, dans un monde réel, comme la marginalisation des femmes dans certaines populations. Pourquoi avons-nous si peur d’un processus naturel nous permettant de donner la vie ? ».

Une question qui renvoie à la persistance du tabou qui entoure les règles et du « paradoxe entre le fait que l’on présente les règles aux filles comme quelque chose de positif car il renvoie à la procréation, à la féminité et au fait de grandir, et le fait de l’associer à un signe de honte, de souillure, qu’il faut cacher », selon les mots du journal Libération (« La gêne face aux règles, naturelle ou sexiste ? », 8 avril 2015).

Les comptes Instagram qui normalisent les règles et prônent le body positive

Des artistes qui célèbrent les règles

Depuis 2015, les comptes Instagram qui parlent des règles se sont multipliés, visant à normaliser les règles, et à en finir avec un tabou qui est le fruit d’une misogynie profondément ancrée dans nos sociétés et dont les femmes elles-mêmes auraient intégré les présupposés.

Les règles ayant été, selon le même article de Libération, « historiquement présentées comme le moyen qu’a trouvé le corps humain pour évacuer tout ce que la femme possédait d’impur ».

C’est ainsi qu’en septembre 2019, à l’initiative de l’association CARE France et du collectif féministe Les Nanas d’Paname, douze influenceuses d’horizons différents ont posé sur Instagram en dévoilant le sang de leurs règles.

Autre tendance, celle de l’ « art menstruel », initiée par des artistes qui ont décidé de célébrer les menstruations via des illustrations, des dessins, des projets photographiques et des installations en tout genre.

C’est le cas des dessins doucement colorés de Pink Bits, des fines peintures sur serviettes hygiéniques de l’artiste chinoise Manhei Chan, ou des photos artistiques de sang menstruel réalisées par le collectif berlinois « Rébellion contre le tabou ».

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Des comptes qui célèbrent les corps des femmes

Si vous tapez #bodypositive sur Instagram, vous allez découvrir une multitude de comptes qui revendiquent sans complexes kilos en trop, cellulite, cicatrices, cheveux blancs, vergetures, poils, anorexie, handicap… En 2018, selon FranceInfo, le hashtag #Bodypositive comptait 6 millions d’occurrences sur Instagram !

Mais le mouvement reçoit aussi des critiques, certains le voyant comme une injonction à s’aimer – et finalement une injonction de plus pour le corps féminin. D’où l’apparition d’un nouveau courant le body neutrality qui prend en compte la pression liée à cette injonction, laisse s’exprimer les doutes et les difficultés liées aux imperfections, et invite au passage à ne pas trop se focaliser sur l’image de soi.

À lire aussi : Body Positive, mettre fin à la haine de soi

Réjeanne aussi célèbre les règles et la beauté des femmes

Chez Réjeanne, nous ne prônons pas un body-positivisme forcené, mais nous nous retrouvons parfaitement dans cette envie de briser les tabous et de célébrer les règles, et à notre mesure, nous voudrions aider les femmes à s’accepter comme elles sont. Nos jolies culottes de règles ont été conçues pour toutes les morphologies, toutes les couleurs et tous les âges ! Vous en trouverez sûrement une à votre goût, avec la garantie de vivre vos règles beaucoup plus sereinement, librement et joyeusement.

Et, by the way, nous avons aussi un compte Instagram Réjeanne, très inspirant !