Qu’est-ce que l’insuffisance ovarienne prématurée ?

23/05/2022

L’insuffisance ovarienne est inéluctable chez la femme, c’est ce que l’on nomme la ménopause. Cette insuffisance ovarienne peut, cependant, être précoce/prématurée et survenir aux alentours de 40 ans. Qu’est-ce que l’insuffisance ovarienne prématurée ? Quelles en sont les causes et les possibilités de traitement ? Focus sur la première cause d’infertilité liée à l’âge.

Qu’est-ce que l’insuffisance ovarienne prématurée ?

Des chiffres étonnants

Avant de répondre à cette question, reprenons les choses depuis le début.

  • Au cours de sa vie, une femme produit entre 300 et 400 ovules.
  • À chaque cycle menstruel, 1 à 3 d’entre eux sont relâchés dans les trompes utérines au moment de l’ovulation.

En réalité, avant même que cette cellule reproductrice ne soit émise dans l’optique d’une éventuelle fécondation, elle a déjà un long parcours derrière elle :

  • Effectivement, vers le 4e mois de la grossesse, entre 2 et 5 millions d’ovocytes sont déjà présents dans les ovaires du fœtus féminin.
  • Ils commencent à dégénérer dans les derniers mois de vie intra-utérine pour n’être plus que 1 million à la naissance.
  • À la puberté, la réserve ovarienne ne compte déjà plus qu’environ 400 000 ovocytes.
  • Ce « stock » ne fera que décroître jusqu’à la ménopause.

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Le stock d’ovocytes dont une femme est dotée est définitif. Il ne se renouvelle pas. Dans un déroulement « naturel » de la réserve ovarienne, une femme aura donc en moyenne :

  • 2—5 millions à 5 mois,
  • 1 million à la naissance,
  • 400 000 à la puberté,
  • 25 000 à 37,5 ans,
  • 10 000 à 40 ans,
  • 1000 à la ménopause.

Durant chaque cycle à partir de la puberté, en moyenne, 30 ovocytes vont tenter leur course à la maturation pour devenir l’ovule dominant. Seuls 1 à 3 parmi les 30 vont aller jusqu’à l’ovulation.

En effet, en moyenne, 500 d’entre eux parviendront à l’ovulation de la puberté à la ménopause. Ainsi, 99,9 % d’entre eux seront évacués sans avoir pu accomplir leur mission.

De quoi parle-t-on avec l’insuffisance ovarienne ?

L’insuffisance ovarienne correspond à une baisse naturelle de la production d’ovocytes par l’ovaire (et donc l’ovulation) jusqu’à l’arrêt définitif (ménopause).

Selon le manuel MSD, dans le cas d’une insuffisance ovarienne primaire, les ovaires

  • Ne libèrent plus d’ovules ou ne les libèrent que par intermittence.

  • Arrêtent de produire des hormones (œstrogènes, progestérone, et testostérone) ou ne les produisent que par intermittence.

Il ne s’agit pas d’un vieillissement prématuré, mais d’une anomalie de fonctionnement des ovaires chez des femmes de moins de 40 ans. Il n’est donc pas possible, à proprement parler, d’assimiler l’insuffisance ovarienne précoce à une ménopause prématurée puisque les femmes peuvent continuer à avoir des menstruations et que toute grossesse n’est pas exclue y compris d’obtention de grossesses spontanées. L’insuffisance ovarienne précoce peut, cependant, entraîner une ménopause précoce.

Une femme dont le diagnostic est posé d’une insuffisance ovarienne prématurée continue d’avoir ses règles, qui deviennent parfois irrégulières. Dans ce cas, rien de mieux que des culottes menstruelles Réjeanne pour vous réconforter dans la douleur des règles ou dans la déception de ne pas être enceinte.

Dans sa forme complète, l’IOP associe l’aménorrhée secondaire, les symptômes d’une carence œstrogénique, et des niveaux élevés des gonadotrophines avant l’âge de 40 ans. Le terme « insuffisance » signifie donc que la fonction ovarienne n’est pas normale, mais n’implique pas nécessairement l’arrêt total de la fonction ovarienne.

Environ 5 à 10 % des femmes sont capables de tomber enceintes peu de temps après avoir été diagnostiquée.

Et pour plus d’ouverture sur le cycle féminin, découvrez le speech inspirant de Lucy Peach à propos de la conscience du cycle menstruel (TedxPerth).

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insuffisance ovarienne

Quelles sont les causes de l’insuffisance ovarienne ?

L’étiologie est multiple :

  • Follicule dysfonctionnel,
  • Nombre de follicules ovariens insuffisants à la naissance,
  • Mutations génétiques (celles qui comportent un chromosome Y peuvent provoquer une insuffisance ovarienne primaire. Ces troubles augmentent le risque de cancer à cellules germinales de l’ovaire, dont le diagnostic est généralement posé à l’âge de 35 ans),
  • Cause auto-immune,
  • Ovocytes défectueux,
  • Syndrome de Turner (anomalie chromosomique entraînant généralement un dysfonctionnement des ovaires),
  • etc.

Principale cause d’infertilité féminine liée à l’âge, cette diminution d’ovocytes est variable selon les femmes. En effet, chez certaines, une perte accélérée des follicules peut mener à une insuffisance ovarienne prématurée (IOP). Les raisons sont alors généralement génétiques. Cependant, ce phénomène peut également survenir à la suite d’un traumatisme comme une chirurgie, une chimiothérapie, ou encore être associé à une pathologie dont la cause auto-immune est avérée.

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Le diagnostic de cette anomalie

Cette insuffisance est souvent diagnostiquée en cas de difficulté à procréer, d’anomalies du cycle menstruel, bien avant l’âge moyen de la ménopause qui est de 51 ans en France. Cette cause d’infertilité s’installe le plus souvent dans les 10 années qui précèdent cette période de ménopause : à 40 ans.

La biopsie ovarienne n’est pas une nécessité. Les taux d’hormone folliculo-stimulante (FSH) et d’œstradiol sont mesurés. Des tests génétiques peuvent également être prescrits, ainsi qu’un caryotype. En cas de suspicion de cause auto-immune, des examens à la recherche d’une hypothyroïdie auto-immune sont également effectués.

La densité osseuse des femmes montrant des symptômes d’insuffisance ovarienne est également vérifiée pour une éventuelle identification d’une ostéoporose.

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Quelles sont les solutions pour l’infertilité liée à une insuffisance ovarienne ?

Cette pathologie bénéficie des dernières avancées et des progrès récents. Le traitement de l’insuffisance ovarienne peut amener à consulter un endocrinologue spécialisé en matière de reproduction.

  • Pour les femmes non désireuses d’avoir un enfant, elles peuvent être traitées par des contraceptifs oraux (cycliques ou à cycle prolongé) ou par un traitement œstrogène/progestatif (cyclique ou continu).
  • Pour les femmes qui souhaitent tomber enceinte, la fécondation in vitro est possible avec un don d’ovocytes. La cryoconservation (ou congélation) de tissu ovarien, d’ovocytes ou d’embryons peut s’avérer une solution.