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Mieux connaître son clitoris

23/12/2021

Dans la géniale série britannique Sex Education, on assiste lors de l’épisode 5 de la saison 2 à un cours d’éducation sexuelle à destination des femmes professeures au Lycée Moordale. On y voit la mère d’Otis, sexologue totalement décomplexée et un brin déjantée, présenter les zones érogènes de la femme à partir d’un moulage géant de vulve.

Elle en retire délicatement le gland du clitoris (comme s’il était amovible), le brandit joyeusement et s’exclame : « Voilà le clitoris ! », tout en invitant les participantes à se plonger en rentrant chez elles dans leurs fiches, pour en savoir plus sur cet organe féminin du plaisir qui reste largement méconnu, voire même tabou. Chez Réjeanne, nous aimons beaucoup le ton réaliste, décomplexé et sans tabou de Sex Education, alors, sans prétendre avoir l’expertise de Jean Milburn, nous allons essayer de vous en dire un peu plus sur ce fameux clitoris.

Le clitoris, un tabou qui a la dent dure

Dans un passionnant article publié en juillet 2018, le Figaro Santé soulignait qu’ « à la rentrée 2017, seul un manuel de biologie sur huit destinés aux classes de quatrième faisait figurer la structure profonde de cet organe féminin » et retraçait l’histoire du clitoris et de sa perception dans nos sociétés depuis sa découverte au milieu du XVIème siècle.

  • En gros, tant que l’on a pensé que l’orgasme féminin augmentait les chances de grossesse, le clitoris, décrit comme le « siège du plaisir féminin », a eu le vent en poupe.
  • Plus tard, aux XVIIIème et XIXème siècles, les progrès de la science et la condamnation de la masturbation le relèguent au rang des organes inutiles voire malsains. Freud en rajoute une couche en affirmant que pour accéder pleinement à sa féminité, la femme doit renoncer au plaisir clitoridien pour découvrir son vagin : le clitoris et l’orgasme clitoridien deviennent tabous, car signes de dysfonction sexuelle. Le clitoris est effacé des livres d’anatomie !
  • Aujourd’hui, le clitoris fait son grand retour, l’écologiste féministe Sandrine Rousseau allant jusqu’à formuler ce vœu plutôt transgressif : « Je viens de voir l’épée de Finkielkraut à l’Académie Française et… pour 2020 je fais le vœu que la prochaine académicienne mette un clitoris en pommeau ! ».

À lire aussi : Tout savoir sur les pertes blanches et la glaire cervicale

Apprendre à connaître son clitoris

C’est quoi au juste le clitoris ?

Pour avoir une idée claire et sans tabou du clitoris, vous pouvez vous plonger dans des cours d’anatomie, vous pouvez aussi (et c’est notre reco) consulter tout simplement le « Petit manuel Sex Education » qui a été publié à la sortie de la saison 2 de la série.

Vous y découvrirez que cet organe est uniquement dédié au plaisir grâce à ses 8000 terminaisons nerveuses ; qu’il se compose (de manière imagée) d’une tête, d’une capuche et de jambes ; et que l’on en voit que le gland dont la taille peut varier entre celle d’un petit pois et celle d’un cornichon.

Plus scientifiquement, on peut préciser que le clitoris est constitué de tissus érectiles, les corps spongieux et les corps caverneux. Ils contiennent de petites cavités, vides au repos, qui se remplissent de sang au moment de l’excitation. C’est cet afflux sanguin qui permet l’érection, comparable, en plus modeste, à celle du pénis. De fait, il ne joue aucun rôle ni dans la reproduction ni dans le cycle menstruel.

SOS, j’ai l’impression que mon clitoris n’est pas normal

Au moment de l’adolescence et des premières règles, les jeunes se posent de multiples questions existentielles, au premier rang desquelles, sur fond de peur du rejet, la question de la « normalité ». Pas évident de mesurer cette normalité pour les organes sexuels, encore moins pour le clitoris, cette zone si intime de l’anatomie féminine

Rassurez-vous, il n’y a pas de taille ni de forme « normales » du clitoris et les variations de cette taille ou de cette forme n’entament en rien l’orgasme clitoridien. Petit bénéfice (quand même) d’un grand clitoris : la femme le découvre plus facilement et en jouit plus tôt !

L’ablation du clitoris, une mutilation génitale aux conséquences désastreuses

L’excision, c’est à dire l’ablation totale ou partielle des organes génitaux féminins extérieurs (clitoris et petites lèvres), fait partie d’un rituel traditionnel de passage à l’âge adulte pour les filles, essentiellement en Afrique. On compte aujourd’hui dans le monde 200 millions de jeunes filles et de femmes victimes d’excision, et, si les tendances actuelles se poursuivent, 86 millions de filles supplémentaires âgées de 15 à 19 ans risquent, elles aussi, de subir des mutilations génitales d’ici à 2030.

Selon l’ONG Plan International, « la pression sociale, le tabou autour du sujet, le manque d’information sur ses conséquences néfastes pour la santé, les amalgames avec la religion musulmane, les croyances et les superstitions très ancrées dans les communautés, font de l’excision une des pratiques traditionnelles néfastes les plus difficiles à éradiquer au monde ».

Face aux conséquences désastreuses de ces mutilations sexuelles sur la santé physique et psychologique des femmes, l’OMS et les organisations de solidarité internationale sont fortement mobilisées. La marque Réjeanne soutient bien sûr ce combat essentiel pour la dignité et l’empowerment des femmes partout dans la monde.

Stimuler son clitoris pour lutter contre les douleurs menstruelles, et pourquoi pas ?

Pour finir sur une note plus légère, tournons-nous vers la sexologue Manon Bestaux qui mène au CHU de Rouen (Seine-Maritime) une étude clinique sur la « fonction analgésique potentielle du clitoris ». C’est une première dans le monde. Car si beaucoup de femmes expérimentent instinctivement les bienfaits de la stimulation du clitoris sur la réduction des crampes menstruelles ou des douleurs liées à l’accouchement, il reste à prouver que cette stimulation est bien un acte médical. Qui n’a donc rien de bizarre ou honteux, au contraire !

Dernière petite reco : qui dit médical ne dit pas forcément mécanique. Autrement dit pour favoriser la libération d’endorphines et donc diminuer la douleur, il ne suffit pas de s’appliquer en bonne élève à toucher/frotter/caresser, il y faut aussi une bonne dose d’excitation. Et là, ça ne nous regarde pas, on vous laisse à vos fantasmes !