No-bra, soutiens-gorge en voie de disparition ?
Les confinements successifs et l’essor du télétravail sur fond de mouvements d’émancipation no-bra ont contribué à faire du soutien-gorge une espèce en voie de disparition.
Il y a un an fleurissaient via un mouvement féministe sur les réseaux sociaux les hashtags #lundi14septembre et #liberationdu14 qui invitaient les lycéennes et les jeunes femmes à s’habiller pendant une journée de manière provocante, voire indécente, des pratiques pour affirmer leur liberté et protester contre les remarques sexistes qu’elles estimaient subir au sein des établissements scolaires, de la part de la direction notamment.
C’est ainsi qu’à la sortie du Lycée Montaigne à Paris, Esther, une élève adepte du concept en première, portait comme vêtement un jean et un «crop top» (T-shirt court) blanc: «Je n’en mets pas d’habitude mais aujourd’hui je me suis dit qu’il fallait que je le fasse !».
Savait-elle que des siècles en arrière Michel de Montaigne en personne s’insurgeait déjà contre le port imposé du corset : « Pour faire un corps bien espagnolé (fin comme celui d’une espagnole), quelle géhenne ne souffrent-elles, guindées et cenglées, jusques à la chair vive ? Ouy, quelques fois à en mourir » (Essais, 1580). Du corset au no-bra, la route a été longue…
No-bra : un vent de libération souffle et les soutiens-gorge s’envolent
Tout commence en 1889, avec Herminie Cadolle, une ouvrière corsetière française doublée d’une militante féministe, qui imagine le « corselet-gorge », une sorte de demi-corset auquel elle donne le joli nom de « Bien-être », une invention qui deviendra en quelques années le fameux soutien-gorge que nous connaissons. Une véritable révolution à l’époque, visant à libérer les femmes de l’inconfort du corset, et ce faisant à les émanciper.
Un siècle passe, et, de vague hippie en MLF et autres croisades néo-féministes, l’histoire se répète : le soutif est aujourd’hui à son tour devenu synonyme de contrainte, et, le premier confinement aidant, de nombreuses femmes tendent de plus à l’abandonner et à libérer leurs seins, pour leur confort d’abord, mais aussi pour se réapproprier leur corps et l’accepter tel qu’il est. C’est ce qu’on appelle le « no-bra trend » !
À lire aussi : Les plus belles figures de l’empowerment féminin
Le no-bra, une tendance pour tout le monde ?
Comment se passer du soutien-gorge avec une forte poitrine ?
Parallèlement à cet essor du no-bra, les études et les sondages se sont multipliées tendant à en prouver les bienfaits pour le corps et la santé : laissés libres les seins se raffermiraient naturellement grâce au mouvement et au renforcement naturel du tissu musculaire, les vergetures tendraient à s’estomper, la circulation sanguine et lymphatique s’améliorerait, les femmes adopteraient une meilleure posture et auraient moins de douleurs au dos, etc.
Sans doute vrai pour les jeunes et les petites poitrines, mais qu’en est-il pour les femmes à la poitrine plus généreuse, voire retombante, surtout lorsque l’on sait en réalité que le tour de poitrine moyen des françaises est de 93,5cm et le bonnet le plus porté le C… Qu’en est-il surtout du regard des autres (et de notre propre regard d’ailleurs) conditionné par des siècles de canons esthétiques, une hypersexualisation et de normes sociales ou morales ?
Chez Réjeanne, nous pensons que chaque femme doit faire comme elle le sent, ne pas passer d’un diktat à l’autre, si vous voulez porter un soutien-gorge avec ou sans bretelles, avec ou sans armatures, maintien léger ou renforcé ? C’est votre choix ! Une brassière ou autre lingerie ou sous-vêtement classique, portez-le (surtout si c’est un joli soutien-gorge Réjeanne en dentelle française !), et si vous ne voulez pas en porter, jetez-le aux orties !
À lire aussi : Comment soulager les seins douloureux pendant les règles ?
J’ai les seins qui tombent et alors ?
En abandonnant le soutien-gorge, l’idée n’est pas de renoncer à être belle et à se sentir belle, mais plutôt à s’accepter telle que l’on est, et à se voir belle malgré nos imperfections.
En 2018, la bloggeuse britannique Chidera Eggerue, plus connue sous le nom de Slumflower, a ainsi lancé le hashtag #SaggyBoobsMatter, autrement dit « Les seins flasques comptent », et elle n’est pas la seule à ainsi s’insurger contre le manque de représentation, notamment dans les magazines, des poitrines pendantes.
Sur son compte, elle apporte des témoignages de sa vie et montre qu’il est aussi possible d’être à l’aise dans son corps, et, en partenariat avec des marques, elle montre des hauts qui la mettent en valeur… Ce phénomène et de plus en plus fréquent sur les réseaux sociaux.
« Si j’avais vu des filles avec des poitrines comme la mienne glorifiées pour leur beauté, je n’aurais pas développé de complexes à l’adolescence. C’est exactement pour ça que la représentation est importante. Plus vous voyez une personne qui vous ressemble dans une position de succès, plus votre image est normalisée ». Tout simplement.
Octobre rose contre le cancer, on célèbre le sein et on pense dépistage !
Et oui, chaque année depuis 26 ans, Octobre Rose est le mois consacré à la lutte contre le cancer du sein. Partout dans le monde,, c’est un événement de grande ampleur, les professionnels de santé, les ONG et les associations se mobilisent pour encourager le dépistage du cancer du sein. Il faut savoir qu’en France, 650 000 femmes sont atteintes d’un cancer du sein ou ont été touchées par cette maladie, 54 000 nouveaux cas de cancers du sein sont diagnostiqués chaque année et 12 000 femmes en décèdent. Alors, n’hésitez plus, si vous ressentez une sensation anormale dans votre sein ou sur vos tétons allez-vous faire dépister !