Le trouble dysphorique prémenstruel

06/12/2021

Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) appelle quelques explications et éléments de définition. Très mal connue, cette forme sévère du syndrome prémenstruel qui affecte grandement les personnes menstruées durant la deuxième partie de leur cycle menstruel n’est malheureusement bien souvent pas diagnostiquée, les laissant démunies face à des symptômes dont, seuls, les effets sont traités.

TDPM, témoignage

C’est le témoignage poignant de Lisa Lane, une mère de famille britannique qui s’est confiée à la BBC à propos de son trouble dysphorique prémenstruel qui a permis de mettre en lumière ce trouble qui toucherait environ 3 à 8% des personnes menstruées.

La jeune maman raconte les idées noires et les envies suicidaires qui la maintenaient au lit en l’éloignant de sa famille et de ses amis. D’abord diagnostiquée comme dépressive, elle constate, un jour, avec son médecin généraliste que ces symptômes dépressifs sont corrélés avec son cycle menstruel.

Forte du soutien de son généraliste et d’un gynécologue spécialisé dans ce genre de trouble, ne souhaitant plus avoir d’enfants, Lisa a choisi de mettre fin à son trouble dysphorique par une hystérectomie, ablation de l’utérus.

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Qu’est-ce que le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) ?

Comment se définit le TDPM ? Comment se manifeste-t-il ? Autrement dit, quels sont les symptômes du trouble dysphorique prémenstruel ?

Il est, aujourd’hui, essentiel de répondre à toutes ces questions pour participer à une meilleure connaissance du TDPM afin d’aboutir à une prise en charge adéquate.

Nous le disions, le trouble dysphorique prémenstruel est une forme aggravée du syndrome prémenstruel (SPM). Le SPM désigne tous les symptômes ressentis par les personnes menstruées lors des jours précédant leurs règles.

Les symptômes classiques du SPM

Très variables, 200 symptômes différents ont pu être recensés :

  • anxiété,
  • émotivité,
  • et bien d’autres encore.

Vous en avez déjà peut-être expérimenté quelques-uns, dans la mesure où ce serait un tiers des personnes menstruées qui serait concerné.

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Les symptômes psychologiques propres au TDPM

L’intensité de ces maux varie en fonction des individus. Certains sont donc atteints de trouble dysphorique prémenstruel qui se caractérise avant tout par des symptômes psychologiques survenant la dernière semaine de la phase lutéale du cycle menstruel. Caractéristiques, ils s’améliorent au début de la phase folliculaire.

Il s’agit d’une humeur dépressive pouvant aller jusqu’à des idées suicidaires, d’une instabilité émotionnelle marquée, d’une anxiété et d’un désintéressement des activités de la vie quotidienne. Ainsi, le trouble dysphorique prémenstruel présente des signes qui perturbent grandement le quotidien.

Evidemment, rien n’empêche les symptômes physiques de s’y ajouter ou d’autres notamment tels que les troubles du sommeil.

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Comment réagir pour soigner un trouble dysphorique prémenstruel ?

Comment diagnostiquer ce trouble ?

La prise en charge du TDPM n’est donc pas évidente, la réponse thérapeutique appropriée n’allant pas de soi en fonction des femmes, d’autant qu’on le rappelle le diagnostic n’est pas toujours posé. Cette méconnaissance persistante évoque celle qui entoure également l’endométriose, une maladie chronique qui toucherait pourtant une femme sur 10.

Quel traitement contre le TDPM ?

La palette thérapeutique est particulièrement large. En effet, plusieurs thérapies sont envisagées face à un TDPM :

  • modification du régime alimentaire avec une nutrition pauvre en sel et en sucre et une hygiène de vie adaptées avec des activités physiques, des exercices de relaxation et l’exclusion du café et de l’alcool ;
  • psychotropes, notamment des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) ;
  • inhibiteurs de l’ovulation avec un traitement endocrinologique ;
  • hystérectomie.

Dans tous les cas, l’approche psychothérapique conserve une importance primordiale dans le traitement du trouble dysphorique prémenstruel. Toute thérapie psychologique, surtout, menée auprès d’un médecin formé et expérimenté dans le domaine s’avère bénéfique.